Addiction Quand trinquer devient une maladie

L’ennui, une situation anxiogène ou une détresse psychologique peuvent conduire à une augmentation de la consommation d’alcool. Loin de l’image caricaturale de l’homme qui titube, l’alcoolisme s’immisce peu à peu dans la vie de la famille par différents signes : quantité qui augmente, le premier verre de plus en plus tôt, une humeur changeante, de plus en plus de difficultés relationnelles, un rythme de vie différent (appétit, sommeil…). Cette addiction n’est pas tant un problème de quantité que de dépendance.

Se faire aider

Bernard Basset, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) (1), donne quelques repères pour juger de sa consommation : « Nous recommandons de ne pas dépasser dix verres par semaine, mais pas plus de deux par jour et surtout pas quotidiennement. » S’il y a un doute : auto-testez-vous en essayant de voir si vous pouvez vous passer d’alcool pendant deux-trois jours.

Même si l’alcoolodépendance est une maladie, reconnaître que l’on peut avoir un problème n’est pas une mince affaire. Inutile de culpabiliser ou de faire des reproches à votre conjoint. La première chose est la prise de conscience. Signalez-lui, tout en préservant un climat de confiance, en l’invitant à partager son point de vue, ses sentiments. « On peut s’impliquer dans le problème et dire : “Tu ne trouves pas que l’on boit plus que d’habitude ?” ou on peut se donner des objectifs : “Cette semaine, on compte nos verres” », recommande Bernard Basset.

Une fois la question mise au jour, on peut essayer d’identifier les moments où l’on est le plus tenté de boire (après le travail, les verres de vin au dîner, l’apéritif quotidien…) pour planifier d’autres activités. Et ne pas laisser de bouteilles à portée de main. Mais surtout, il est primordial de se faire aider par un professionnel (médecin, association, services en ligne…) (2).

Aude Richard

(1) www.anpaa.asso.fr

(2) Entretiens téléphoniques avec les professionnels de l’Anpaa ou Alcool info service au 0 980 980 930. Appel anonyme et non surtaxé.